Les origines du jazz

Née dans le courant du dix-neuvième siècle, le jazz est le résultat d’un mélange culturel entre les traditions d’Afrique et les méthodes instrumentales harmoniques et mélodiques d’Europe. Ce  métissage musical issus de la traite des esclaves s’est opéré aux Etats-Unis et n’as cessé d’évoluer aux fils du temps. Aujourd’hui on reconnait au jazz une multitude de déclinaisons toutes aussi complexes et élaborées les unes que les autres.  Quelles sont-elles ?

Le ragtime ou l’ancêtre du jazz

Vers la fin du dix-neuvième, au sud des Etats-Unis, on entend de plus en plus, dans les plantations de coton, un certain type de chanson, considéré comme rustiques. L’âme de cette musique venait de la clameur évoquée par les esclaves qui la chantaient. De par cette particularité, on lui donna l’appellation de « work songs ». Au fil des ans, ce style prend de plus en plus de popularité auprès de musiciens underground et se fait vite renommé Blues. Plus tard le Blues des plantations sera joué dans des saloons et maisons closes et prendra un nom plus enjôleur le Ragtime.  Son plus grand représentant, Scott Joplin, a permis à d’autres musiciens d’en faire des déclinaisons parmi lesquels on cite le Negro Spirituals et le Gospel Songs, pratiqués dans des églises et d’autres lieux de diffusion dites plus respectables.

Le New Orleans ou les origines de l’improvisation

Dans le quartier de la Nouvelle Orléans où était concentrés : prostitution, alcool, jeu, des orchestres de rue se sont formés. Appelés Storyville, ces brass bands n’étaient composés que de musiciens noirs. Au début, ne se produisant que pour des événements, défilés, enterrement, bals et même des réunions publiques, leur manière de réinterprété les musiques d’origines françaises en y ajoutant les influences africaines, firent gagner une grande popularité aux instrumentistes noirs.

Le Swing ou le jazz sous les étoiles

Dans les années trente, le style New Orleans connait une grande popularité. Mais étant une musique et un style très libre, il prend le nom de Jazz et commence à prendre de nombreuses formes, suivant l’interprétation qu’en faisaient les orchestres. Le Swing ou Middle, est donc la forme de Jazz la plus appréciée et la plus populaire.

Le Manouche ou le Jazz à la française

Durant cette même période, en Europe, la formation Quintette, composée de Django Reinhardt et Stéphane Grappelli reprennent ce courant musical qu’est le Jazz pour en faire une version plus enclin à leurs styles. Le groupe se compose alors de plusieurs guitares et d’une contrebasse, souvent accompagné par d’autres instruments, comme le violon. Le Jazz Manouche atteint un plus grand publique en Europe, notamment grâce à ces influences Tziganes.

Le bebop ou l’art et la forme de faire du Jazz

Dans les années quarante, le jazz prend une toute autre forme. Cette transformation prend l’apparence d’une révolution totale et radicale, s’éloignant complètement de ses origines Blues et d’improvisation mélangés aux standards. Ce style prendra une forme plus travaillée, avec l’apparition d’enchaînements harmoniques complexes et des compositions musicales élaborées. Cette volonté de réforme viendra de l’augmentation d’auditeurs blancs et de la volonté des musiciens noirs d’affirmer hauts et forts leurs visions de l’art et leurs identités musicales. Cette transformation prendra le nom de Bebop.

Le Cool jazz ou le jazz de la west coast

L’origine du Cool jazz est une simple réponse au Bebop. En effet, beaucoup de musiciens cherchant à s’éloigner de l’agressivité sonore du Bebop intègrent des arrangements musicaux plus légers et plus cool. Cette initiative, prise par Gil Evans et Gerry Mulligan, donnera naissance au Cool jazz qui prendra le contre-pied du Bebop avec un tempo plus modérés, proche de la musique classique et de la musicalité de la côté ouest des Etats-Unis.

Suite à ce revirement de nombreux autres aspects du jazz firent leur apparition en réponse à ces multiples bouleversements. Ce n’est que dans les années 50 que l’on ressent un vague retour aux sources, permettant aux amateurs de jazz dans cette boucle presque interminable.

Le Jazz modal ou le retour de l’improvisation

A la fin des années cinquante, on relance l’envie de l’interprétation libre et de l’improvisation dans le Jazz. Viennent alors des propositions harmoniques novatrices de par la simplicité de sa structure. L’on observait un minimum d’accords pour une plus grande liberté mélodique.  Le terme « modal » venant simplement du mode d’accords constituants les morceaux rappelle l’intégration du « hors tonalité » qui remplace l’accord d’accompagnement. De manière simple,  l’écriture de la composition se base sur un accord par instrument ce qui permet un nombre incalculable d’improvisations et de variations.

Le Free Jazz ou l’amorce d’une nouvelle école du jazz

Durant les années soixante, le Jazz renonce à ses bases en supprimant l’influence du Swing pour une trame harmonique et une tonalité moins technique. Cette simplification, fermant toute les idées du Jazz dit académique, permet de tenter de nouvelles expériences. Digne héritier du Jazz modal, le Free jazz se démarque par cette volonté de tenter de nouvelles expériences musicales et la recherche de sons nouveaux, comme l’ajout de bruits parasites durant les enregistrements.

N’ayant connu qu’un succès limité, le free jazz amènera deviendra plus une musique de constations et de revendications sociales et humaines, notamment aux Etats-Unis.

Le Jazz moderne ou l’entrée dans le vingt et unième siècle

Durant les années quatre-vingt-dix jusqu’au début des années deux milles, le Jazz a connu une période des plus troubles. De nombreux essais musicales dans la ligné du Smooth ou des retours aux sources sur les traces du New Orleans ont marqué cette période. Les artistes de cette période étaient des touches à tout.

Pour tous ces groupes, leurs objectifs étaient d’affirmer leurs propres personnalités à travers leurs musiques, quitte à créer leurs propres styles et modes musicales.

Avec la modernisation du matériel musical et l’accès à une technologie de plus en plus avancée, le Nu-jazz post deux milles à vu son style se diversifié se mélangeant à tout, rap, hip-hop, RnB, techno, électro, métal. Devenant plus qu’un simple style, le jazz devient un must have à utiliser pour les nouvelles générations de compositeurs.

Le jazz, avec son aspect technique auquel il doit son unicité vient de la mise en valeur de rythmes spécifiques, d’une  tendance à l’improvisation et sa sonorité instrumentale et vocale. Dans son traitement musical, il est très proche de celui d’un orchestre. Chaque  instrument y a sa place est ne prend sens qu’en faisant un avec le reste des instruments. La vocalise, elle suit ce rythme mis en place par l’instrument est joue avec ou contre ce rythme. Au fil du temps le jazz de modulé à souhait mais demeure un bouillonnement de sens, à la fois inexplicable et délicieux, incompréhensible et pourtant si sensible. Bien qu’il soit difficile d’en apprécier toute la beauté, le Jazz est indéniablement une musique iconique et intemporelle.